Nous Sommes Tous des Italiens
"Les Italiens sont des Français de bonne humeur." Formule inventée par Jean Cocteau, comme nous le rappelle Etienne Gernelle, dans son éditorial du Point du 25/04/2013, que je vous invite à découvrir dans son intégralité. Si nous sommes tous des italiens, pourquoi ne pas prendre ce qu'il y a de meilleur dans la botte ?
Nous Sommes Tous des Italiens
"Jean Cocteau avait inventé une formule magnifique et assassine : "Les Italiens sont des Français de bonne humeur." Mais, aujourd'hui, la bonne humeur semble avoir changé de camp. Ou, plutôt, l'insouciance. La France regarde avec étonnement et un brin de condescendance le spectacle donné par nos voisins.
Il faut dire que la crise de nerfs italienne est stupéfiante : deux clowns (Grillo et Berlusconi) qui triomphent aux élections, et pas de majorité, alors que les marchés menacent toujours. Point culminant de cette tragi-comédie : un jeu de massacre électoral pour le poste de président de la République. Finalement, c'est Giorgio Napolitano qui rempile. À 87 ans, c'est lui qui doit ouvrir à l'Italie le chemin de l'avenir... La classe politique, elle, est laminée, à force d'avoir joué la montre et différé les réformes. Mario Monti, l'austère "professore", est arrivé trop tard. Au-delà d'un certain stade, le discours de la raison est inaudible.
Cependant, vu de France, on aurait tort de trop en faire sur l'air de la commisération. La bouffonnerie en politique gagne aussi du terrain de ce côté-ci des Alpes. Et, sur le plan de l'économie, ne fanfaronnons pas trop non plus. Certes, l'Italie traîne une dette "historique" monstrueuse (127 % du PIB) et subit une forte récession dont elle ne devrait sortir qu'en 2014. Mais son solde de commerce extérieur est positif, contrairement au nôtre, qui est un gouffre. En outre, elle a encore dégagé en 2012 un excédent budgétaire "primaire", c'est-à-dire avant remboursement de la dette. Ce qui, là encore, n'est pas le cas de la France, tant s'en faut. Ne nous moquons pas trop des Italiens..."
Etienne Gernelle - Le Point - 25/04/2013 - Nous sommes tous des italiens
Ne Nous Moquons pas Trop des Italiens
Si nous sommes tous des italiens, ne nous moquons pas trop d'eux, et adoptons ce qui faisait les délices de mes soirées italiennes cathodiques : l'autocritique et la dénonciation des travers de la société. Les italiens ne sont pas dupes et sont lucides.
Souvent vu à l'étranger comme un donneur de leçons aux airs supérieurs, le français n'a plus beaucoup à donner à l'Italie. Certes, encore de solides institutions et c'est heureux. Quant à la bonne humeur, elle est encore loin d'avoir changé de camp et pour un bon moment encore, elle n'a que peu de chance de s'installer en France.
"La classe politique, elle, est laminée, à force d'avoir joué la montre et différé les réformes." Ce pourrait tout aussi bien s'appliquer à la France. Quelles réformes pour quel avenir ? Quel cap, quels sacrifices pour quels résultats visés ? Si la classe politque française, de gauche comme de droite, ne répond pas rapidement à ces questions, elle risque bien de se retrouver laminée, à la merci des extrêmes. On en prend le chemin à grands pas.
Le cousin français que l'on regarde avec un mélange de craintes et d'admiration perd de sa superbe à la vitesse d'une fiat 500 Abarth. Alors, pour éviter les sorties de route meurtrières, ne nous moquons pas trop des italiens, et retroussons nous les manches, avant qu'il ne soit trop tard. Ou la bonne humeur pourrait choisir son camp définitivement.
Vos Chemins Mènent à Rome
Nous Sommes Tous des Italiens
"Jean Cocteau avait inventé une formule magnifique et assassine : "Les Italiens sont des Français de bonne humeur." Mais, aujourd'hui, la bonne humeur semble avoir changé de camp. Ou, plutôt, l'insouciance. La France regarde avec étonnement et un brin de condescendance le spectacle donné par nos voisins.
Il faut dire que la crise de nerfs italienne est stupéfiante : deux clowns (Grillo et Berlusconi) qui triomphent aux élections, et pas de majorité, alors que les marchés menacent toujours. Point culminant de cette tragi-comédie : un jeu de massacre électoral pour le poste de président de la République. Finalement, c'est Giorgio Napolitano qui rempile. À 87 ans, c'est lui qui doit ouvrir à l'Italie le chemin de l'avenir... La classe politique, elle, est laminée, à force d'avoir joué la montre et différé les réformes. Mario Monti, l'austère "professore", est arrivé trop tard. Au-delà d'un certain stade, le discours de la raison est inaudible.
Cependant, vu de France, on aurait tort de trop en faire sur l'air de la commisération. La bouffonnerie en politique gagne aussi du terrain de ce côté-ci des Alpes. Et, sur le plan de l'économie, ne fanfaronnons pas trop non plus. Certes, l'Italie traîne une dette "historique" monstrueuse (127 % du PIB) et subit une forte récession dont elle ne devrait sortir qu'en 2014. Mais son solde de commerce extérieur est positif, contrairement au nôtre, qui est un gouffre. En outre, elle a encore dégagé en 2012 un excédent budgétaire "primaire", c'est-à-dire avant remboursement de la dette. Ce qui, là encore, n'est pas le cas de la France, tant s'en faut. Ne nous moquons pas trop des Italiens..."
Etienne Gernelle - Le Point - 25/04/2013 - Nous sommes tous des italiens
Ne Nous Moquons pas Trop des Italiens
Si nous sommes tous des italiens, ne nous moquons pas trop d'eux, et adoptons ce qui faisait les délices de mes soirées italiennes cathodiques : l'autocritique et la dénonciation des travers de la société. Les italiens ne sont pas dupes et sont lucides.
Souvent vu à l'étranger comme un donneur de leçons aux airs supérieurs, le français n'a plus beaucoup à donner à l'Italie. Certes, encore de solides institutions et c'est heureux. Quant à la bonne humeur, elle est encore loin d'avoir changé de camp et pour un bon moment encore, elle n'a que peu de chance de s'installer en France.
"La classe politique, elle, est laminée, à force d'avoir joué la montre et différé les réformes." Ce pourrait tout aussi bien s'appliquer à la France. Quelles réformes pour quel avenir ? Quel cap, quels sacrifices pour quels résultats visés ? Si la classe politque française, de gauche comme de droite, ne répond pas rapidement à ces questions, elle risque bien de se retrouver laminée, à la merci des extrêmes. On en prend le chemin à grands pas.
Le cousin français que l'on regarde avec un mélange de craintes et d'admiration perd de sa superbe à la vitesse d'une fiat 500 Abarth. Alors, pour éviter les sorties de route meurtrières, ne nous moquons pas trop des italiens, et retroussons nous les manches, avant qu'il ne soit trop tard. Ou la bonne humeur pourrait choisir son camp définitivement.
Vos Chemins Mènent à Rome
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